Publication du baromètre des énergies renouvelables Observ’ER – FNCCR

Pour la deuxième année consécutive, la FNCCR s’associe à Observ’ER pour la réalisation de son baromètre des énergies renouvelables électriques en France.

L’objectif du baromètre est de présenter l’état des lieux de la production d’électricité renouvelable en 2015, d’en expliquer les principales raisons et de se projeter sur l’année à venir. Vous retrouverez les informations clés ci-dessous dans le résumé filière par filière.

Le baromètre donne également la vision des territoires en détaillant les états des lieux du développement des renouvelables par région et en présentant les leviers d’action des collectivités. Les autorités organisatrices de la distribution d’énergie se voient citées à plusieurs chapitres pour rappeler l’importance de la mutualisation de moyens qu’offrent ces grandes collectivités spécialisées pour les communes ou EPCI à fiscalité propre qu’elles regroupent.

Retrouvez les interviews de la FNCCR et de ses adhérents :

– édito de Xavier Pintat, Sénateur de la Gironde, Président de la FNCCR, page3 ;

– interview de Pascal Sokoloff, directeur général de la FNCCR, page 147 ;

– Interview de Didier Fenouillet, directeur général des services du syndicat départemental d’énergies de Seine et Marne, page 155 ;

– Interview d’Olivier Loizeau, directeur général de Vendée Energie, page 158 ;

 

Consultez le baromètre en intégralité ici.

 

Résumé des informations clés par filière d’énergies renouvelables :

  • Eolien : après une année 2013 compliquée pour le secteur, les premiers signes de reprise apparus en 2014 se sont confirmés en 2015. Sur le premier semestre 2015, la production éolienne a atteint 10 TWh, soit une progression de 10% par rapport au 1e semestre 2014. Aussi, la prolongation du rythme actuel jusqu’à la fin décembre devrait permettre à la filière d’afficher une activité annuelle d’environ 1 200 MW, proche du record de 2010. Pour consolider ce redressement, la simplification du cadre réglementaire entamée dès 2012 doit être poursuivie. Dans cet objectif, la FEE souhaite la mise en place d’une cours administrative d’appel unique afin de réduire les délais, comme c’est désormais le cas pour l’éolien offshore.
  • Photovoltaïque : à fin septembre 2015, le parc photovoltaïque français avait atteint une puissance totale accordée de 6 459 MWc, dont 793 MWc sur l’année 2015. Cependant, les applications résidentielles (moins de 9 kWc) et les installations de grandes toitures (de 100 à 250 kWc) stagnent depuis début 2012. Aujourd’hui, c’est le créneau des grandes installations au sol qui porte le secteur. Ces grandes installations sont aujourd’hui le fait de grosses entreprises qui peuvent s’accommoder des longs délais de raccordement. Les acteurs de la filière attendent beaucoup de la nouvelle PPE qui confirme notamment le doublement de l’appel d’offre CRE3 de 400 MWc à 800 MWc. De plus, la compétitivité du solaire photovoltaïque représente une autre bonne nouvelle pour la filière. En effet, les derniers projets connectés en 2015 faisaient état de 87€/MWh contre un prix moyen proposé de 188 €/MWh lors de l’appel d’offre de mars 2012. Pour les particuliers, un projet de loi a été proposé pour instaurer un crédit d’impôt pour tout investissement dans une installation en auto-consommation.
  • Hydraulique : fin 2014, l’ensemble des centrales représentait une puissance de 25,4 GW et une production de 69 TWh, soit 13% de la production électrique totale. Pour la revente de l’électricité produite, les projets de décrets de novembre 2015 annoncent le dispositif suivant : toute nouvelle centrale d’une puissance inférieure ou égale à 500 kW pourra prétendre à un contrat d’obligation d’achat. Au-dessus de ce seuil, ce sera la vente sur le marché assortie du complément de rémunération qui s’appliquera. Concernant la gestion des concessions, un système de « droit de préférence » faisait que les droits des concessions étaient reconduits quasiment automatiquement à expiration. Depuis octobre 2015 et une mise en demeure de l’UE, le ministère a publié 4 nouveaux textes de loi permettant la mise en place d’une SEM lors des renouvellements. Les SEM auront un rôle important car elles serviront à limiter la privatisation des ouvrages.
  • Biomasse : à fin octobre 2015, le parc français de centrales électriques fonctionnant à la biomasse était de 36 sites pour une puissance de 365 MWe. En plus de cela, cinq sites sont en construction pour une capacité de 216 MWe. Le développement de la filière va s’inscrire dans le cadre de la PPE. Il est prévu que la filière atteigne un parc de puissance de 540 MW fin 2018, soit une croissance de pratiquement 50% par rapport à fin 2015. A fin 2023, les options fixées vont de 790 à 1 040 MW. Toutefois, la baisse des prix du gaz naturel a mis un coup d’arrêt à beaucoup d’études de faisabilité biomasse. Ce cours reste un paramètre essentiel de l’émergence de nouveaux projets.
  • Biogaz : au 30 septembre 2015, 392 sites de production étaient raccordés au réseau ERDF, pour une puissance totale installée de 332 MW, soit une progression de 13% par rapport à septembre 2014. L’agriculture est le secteur qui offre les meilleures perspectives de développement pour la filière. On dénombre notamment 23 unités territoriales en 2014 qui traitent des effluents issus de plusieurs élevages ainsi que des déchets industriels et de collectivités contre 18 en 2013. Le secteur connait des difficultés ces dernières années à cause des baisses de rentabilité de nombreux projets. Face à ces difficultés, l’état a décidé de revaloriser le tarif d’achat d’électricité produite à partir de biogaz. Aussi, les territoires entretiennent une bonne dynamique pour le développement de la filière avec notamment 113 projets en Bretagne et Pays de la Loire, 54 unités en fonctionnement en Rhône Alpes, 28 projets en Midi-Pyrénées et 12 projets en Aquitaine.
  • Géothermie : dans ce baromètre, seule la filière géothermie productrice d’électricité est décrite. Aujourd’hui, seuls les deux sites de Bouillante (Guadeloupe) et Soultz-sous-forêts (Alsace) sont producteurs. La France, qui souhaite être pionnier dans le domaine, vise l’octroi d’une vingtaine de permis de recherche. Au 1e janvier 2015, le ministère du développement durable comptabilisait 15 permis de recherche, en plus de Soultz. Afin d’accompagner son développement, la filière française mise sur deux démonstrateurs industriels qui permettront d’accroitre la collaboration entre les secteurs de la recherche et ceux de l’industrie et de convaincre les futurs acheteurs étrangers.
  • Energies marines renouvelables : en aout 2015, le ministère de l’écologie a lancé deux appels à projets pour le développement des énergies marines renouvelables. Le premier concerne l’éolien flottant et le second les autres filières d’énergies marines et fluviales. A fin septembre 2015, la puissance installée de la filière (éolien en mer, éolien flottant, hydrolienne, marémotrice, houlomotrice et osmotique) s’élevait à 241 MW pour une production de 481 GWh. Les objectifs de la PPE s’élèvent à 500 MW pour 2018 et 3 000 MW pour 2023. Ces objectifs sont très bas par rapport aux chiffres de l’exercice prospectif de l’Ademe (plus de 13 GW pour 2030). La récente publication d’un décret favorisant l’accélération des procédures de recours contentieux et la création d’un régime d’autorisation unique sur le domaine public maritime pourront accélérer le développement de la filière, encore trop poussif pour les professionnels du secteur.
  • Solaire thermodynamique : en France, la filière solaire thermodynamique n’est pas destinée à être massivement implantée du fait de l’ensoleillement du pays. Par conséquent, aucun objectif n’a été fixé dans la PPE pour cette filière. Au niveau mondial, la filière a déjà fait un bond entre 2005 et 2015 en passant de 355 MW installés à 4,7 GW. Le cabinet d’études CSP today prévoit un marché à 22 GW en 2025. Les ambitions françaises sont de jouer un rôle de pionnier dans la filière et d’étoffer son offre industrielle à l’international. Par exemple, la BPI (Banque Publique d’Investissement) a pris 45% des parts de Suncnim. Grace à cette participation, le lancement d’un nouveau projet de démonstrateur solaire thermodynamique est prévu pour 2016 pour une mise en service en 2018. Aussi, un partenariat avec Alcen, conglomérat industriel français, a été annoncé par l’agence marocaine de l’énergie solaire. Cet accord porte sur un engagement de 30 M€ et 50% du capital. Alcen développera des projets vitrines au Maroc pour présenter ses technologies innovantes.

Les évolutions de ces différentes filières en 2015 confirment les signes de reprise observés en 2014. 2016 devra consolider cette tendance avec l’intervention de plus en plus importantes des collectivités dans les projets de production d’électricité renouvelables.

 

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